Ces jours-ci, mon village est en plein travaux de voirie. Dès 7 heures le matin, les sirènes des camions m’extirpent de mon sommeil et la maison tremble sous les coups des marteaux-piqueurs. J’avoue que comme réveil-matin, j’ai connu mieux. Aujourd’hui, j’ai eu envie de fuir ce brouhaha ambiant pour aller me réfugier dans le seul endroit où je me sente bien: la montagne.
Pourquoi marcher en montagne?
“Nous sommes dans la montagne et la montagne est en nous” John Muir.
Il y a, dans le fait de marcher en montagne, une certaine magie qui opère à l’intérieur de nous. Concentré sur nos pas, sur l’effort à produire, les mauvaises pensées s’évaporent et l’esprit devient plus léger. Dans le silence de la nature, on devient plus humble et à l’écoute. À l’écoute de nous-même et à l’écoute du monde qui nous entoure:
Le craquement des branches sous mes pas, le chant des oiseaux à la cime des arbres, le vent dans les feuilles, les toiles des petites bêtes sur mes bras à mesure que j’avance… mon propre souffle.
Au-delà de l’effort physique, l’ascension, l’objectif de ce point culminant à atteindre est un véritable défi. Et quel bonheur lorsqu’on y parvient! C’est à chaque fois une récompense, un cadeau que je me fait à moi-même. J’aime goûter cette sensation d’avoir réussi! Pas vous?
La marche, ce voyage intérieur
Et puis… marcher, c’est voyager. C’est caresser la douceur de l’air après 2h de montée, trouver un petit promontoire isolé, avec une vue splendide sur la vallée. C’est se poser quelques instants, le cœur encore battant, prendre quelques gorgées d’air et de café, grignoter un morceau et ne rien dire.
RES-PI-RER.
Observer l’horizon et les limites qu’on se fixe à nous-même, tout le temps, constamment. C’est prendre de la hauteur, du recul. Adopter un autre regard.
Monter au sommet d’une montagne, c’est tout cela à la fois. Ça rend philosophe, un peu. Et ça vaut une bonne séance chez le psy!
Monter la montagne, c’est se retrouver.
Dormir au sommet
Après la marche, dormir au sommet d’une montagne offre une superbe expérience de retour vers soi. On se reconnecte avec nos instincts. Le rythme est différent, l’espace et le temps nous échappent. Même l’air que l’on respire est différent! On reprend contact avec la nature, la terre, la faune et la flore. Plus de cloisons pour nous isoler, nous protéger. Les sons sont amplifiés et sous cette fine toile de polyester, on se retrouve à la merci des éléments.
Le soleil couché, on prolonge la journée autour d’un bon feu jusqu’à ce que, peu à peu, les voix se taisent, les étoiles apparaissent dans le ciel. On devient explorateur, conteur, poète, aventurier… On se confie, l’ambiance est propice aux confidences ou à l’introspection. Le mouvements des flammes hypnotise, berce les plus jeunes. La théière chauffe sur les braises, laissant échapper une léger sifflement à peine perceptible dans le vent.
C’est le temps de ralentir. On se contente de peu, finalement.
On lâche prise.
Là-haut, la vue est époustouflante, de jour comme de nuit. On se sent vraiment au sommet! Perché sur les rochers, la vallée ou l’Univers à nos pieds.
Il y a plusieurs semaines, nous avons participé au tournage d’un reportage réalisé par l’équipe Du Haut des airs, sur la région des Cantons-de-l’est et sur l’activité de camping au sommet organisé par Le Mont Ham, où je travaille. Je vous en livre les images, belles et saisissantes…